
À tous les êtres authentiques
Entre l’ombre et la lumière, il existe un espace sacré, celui de l’accueil de soi.
Parmi toutes les violences que nous nous infligeons, l’auto-jugement règne souvent en despote silencieux.
Nous comptons nos fautes comme on égrène un chapelet, dressons l’inventaire du « mal » accompli, et devenons nos propres bourreaux plus sévères encore que pour autrui.
L’ironie veut que nous excusions facilement les autres… mais que nous refusons le pardon sans appel.
Pourtant, chaque choix, chaque décision que nous avons prise dans le passé s’est jouée avec les moyens que nous avions à cet instant précis.
L’état de notre corps, la dose d’amour ou de bienveillance que nous avons reçue. Les fatigues et frustrations accumulées, les confusions, la brume dans laquelle nous marchions.
Vouloir réécrire notre histoire passée avec les outils d’aujourd’hui, c’est prendre un raccourci un peu cruel.
C’est comme demander à l’enfant d’hier de manier la sagesse de demain.
Nos expériences sont neutres.
Elles sont simplement ce qu’elles sont.
Le réel n’est pas un concept, il n’a pas d’étiquettes. Ce sont nos pensées qui l’habillent de bien ou de mal.
Or, les deux faces appartiennent à la même pièce. Pas de lumière sans ombre, pas d’ombre sans une source de lumière cachée.
Refuser l’une, c’est prendre le risque de perdre l’équilibre.
Déposer le marteau du bourreau
Alors, si l’on se décidait enfin à déposer le marteau du bourreau ?
Et si, au lieu de nous juger et nous condamner sans relâche, nous choisissons de nous accueillir ?
- Accueillir ces colères, qui ne faisaient que signaler des besoins ignorés.
- Accueillir cette peur, qui protégeait une vulnérabilité.
- Accueillir cette part d’ombre, qui paradoxalement porte la graine de notre évolution.
À chaque fois que nous nous offrons ce pardon intérieur, nous élargissons l’espace de notre cœur.
Nous légitimons aussi, par la même occasion, l’humanité de l’autre.
Car reconnaître nos pensées obscures, c’est se souvenir que l’autre peut en avoir également.
Il n’est ni ange, ni monstre.
Juste un humain. Comme moi.
De la lucidité à la tendresse
De cette lucidité naît un discernement doux. On ne se sent plus condamné par nos ombres, mais on ne les nie plus non plus.On les regarde. On les écoute. On les intègre.
Et là, comme par magie, quelque chose se transforme. Le fouet du jugement devient une caresse. Une tendresse nouvelle où l’on peut enfin se reposer, sans honte.
Quel talent !!!
👌🏿